La Patience de l'Omniscient


Orbi et urbi,

Leurs armes, ils fourbissent,

Machiavéliques, leurs plans

Ils ourdissent,

Mais Le Sublime, aussi, déroule le sien

Or, Il est Le Meilleur des stratèges…

 

Beaucoup de gens qui suivent le procès de l'affaire Sweet Beauté ont dû se demander comment ceci peut se passer under the sun...

 

Que Le plus-Haut ne fasse t-il pas quelque chose, là.  ll Lui suffit d'un mot pour tout régler. Ses décisions sont dites aussi concises qu'un clin d'oeil. Quand Il veut quelque chose, Al Qalam, Il lui dit seulement "soit" et la chose est.

 

Mais Il observe. La fin, il conserve. Le suspens, Il se réserve. Peut-être pour que son coup de sifflet final, à quelque chose, serve. 

 

On peut être révulsé par ce que nous voyons. Le coeur retourné par tant de gestes et surtout de mots outranciers. La question que beaucoup se posent est comment le Sublime fait-il pour être aussi Patient devant de tels faits posés devant Ses yeux, chaque jour?

 

Tout d'abord, la notion du temps ne s'applique pas à Lui. II est le Maître du temps. L' éternité n'est pas l'expression d'une période sans limite mais plutôt la suppression du paradigme temporel, tout comme il semble, au jour J, que le paramètre de l'espace le sera également. 

 

Mais on pourrait tout autant dire que le temps chez l'Éternel soit à la hauteur de sa taille. Savez-vous que la vie d'une mouche si longue fût-elle, à nos yeux, ne dépasse pas 48 heures? Un jour, pour un humain, auprès de Lui, équivaut à cinquante mille ans, de nos misérables vies. Le tiroir temporel est une perception humaine, car ce que les hommes, Al Qalam, voient loin (Inna hum yarawna hu ba'eeda),  Lui le voit très proche (wa nara hu qaarib). Quand, à bout de patience, les gens demandèrent ''à quand le Secours". Il dit Son secours est proche. 

 

Le Très-Grand semble Patient car, comme dit le wolof "sacc bu dul raw jar'ul'a yakk'i nelaw''. Pourquoi s'alarmer pour un voleur qui ne peut s'échapper?  Que nous courrions ou marchions pour nous  rapprocher ou nous éloigner de Lui, nous ne bougeons pas d'un pouce de Sa face (7:118).

 

Et pour finir, le Merveilleux ne tirerait aucune gloire à renverser un faible. Il nous laisse engraisser au point que nous soyons un géant avant de nous terrasser afin qu'on ne dise pas qu'Il a vaincu un faible. Il nous laisse aussi faire nos méfaits au point où quand Il nous prend la main dans le sac, nous ne pourrons plus protester. Et quand Il écrit qu'Il nous testera jusqu'à ce qu'Il sache de quoi nous sommes faits, on pourrait plutôt lire "jusqu'à ce que nous comprenions de quoi nous sommes coupables".

 

La posture à observer?

 

On pourrait la trouver résumée dans un petit texte, al asr, de quelques lignes:

1) avoir la foi,  une croyance indéfectible; 

2) faire de bonnes actions. Le Juste nous promet de ne jamais laisser vaines les efforts investis dans la bonne direction. Il se demande même, le Clairvoyant, comment,  nous pouvons croire qu'une bonne action pût être rétribuée autrement que par une bonne action;

3) Par la suite, s'armer de vérité. Mais comme ce terme est complexe. Disons qu'il nous faut faire preuve de sincérité et éviter  l'hypocrisie. Il nous faut faire de sorte que ce qui est dans notre cœur fasse échos avec qui affleure sur notre peau.

4) Et enfin s'armer de patience, cette science si peu connue.

 

Malé Fofana PhD 

Auteur, Conseiller linguistique et communication 

ComUnicLang-Bataaxel

https://www.comuniclang.com/

Sherbrooke, Québec, Canada

Commentaires

  1. Texte concis, mais plein d'enseignements, en plus du style poétique qui permet de le savourer. La patience est un chemin d'or, mais difficile à suivre lorsqu'on est face à un ordre injuste et cruel. Les derniers versets de la sourate Asr constituent cependant un rappel et une invitation qu'aucun croyant ne devrait ignorer. Merci pour ce beau texte et surtout ces enseignements dans ce contexte de fébrilité.

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