Deux visées (en une), pour mieux gagner.

Ne divisons pas pour mieux régner! 

J'aurai pu faire du texte ci-dessous un post Facebook, car l'énoncé ci-dessus peut résumer aisément la situation; mais je préfère réfléchir avec mes lecteurs, électeurs au sein du peuple. À ce propos, accueillez mon cent-douzième article. Je me suis rendu compte il y a deux semaines, sans être ésotérique, depuis le début de mon engagement, en avoir écrit 111 (numéro de fiche de parrainage du candidat Diomaye) à la date des élections passées.


Il paraît que la collaboration Diomaye-Sonko soit vue par certains comme une incohérence pour certains électeurs. Mais chers lecteurs, l'incohérence n’aurait-il  pas été de se faire élire par  le peuple en lui proposant le slogan "Diomaye mooy Sonko", puis lui imposer, une fois au pouvoir, le principe "Diomaye en cavalier seul"? 

Supposons que cette indignation pour l'approche des deux hommes ne soit pas due à la mauvaise foi. Est-on perturbé par le fait qu’un « duo présidentiel » ne soit pas un fait courant? Ce n'est pas parce que cela n'aurait jamais existé ailleurs que ce ne devrait point être le cas chez nous.   

Si tel est le cas, ayons, pour une fois, le courage d'innover à la place de suivre, et de nous adapter à des modèles et des boites qui nous sont imposés. Tant qu'on y est, si la station présidentielle, à l'Occidental, est réservée à un individu en monogamie, que ne demandez, pour rester logique, au Président de s'y ranger, pour se conformer à cette image importer!? 

Alors se préparer à la réalité de la collaboration Diomaye-Sonko, et se débarrasser de l'inconfort de cette réalité avant qu'elle prenne racines, et devienne une source d'inconfort pour certains durant les cinq ans à venir. Président Diomaye et Président Sonko travailleront ensemble, en public et/ou en privé, comme cela a toujours été.

Mais, réflexion à part, ma conviction est que le Président Sonko a accompagné le Président Diomaye au palais, afin de rencontrer le président Sall, et lui rendre un service: faire réaliser au président sortant qu'il ne nourrit aucune haine envers sa personne.

Il a été reproché au Président Diomaye d'avoir affiché reconnaissance et humilité. Avez-vous la nostalgie masochiste d'un président surpuissant et hautain qui réduit son entourage à sa plus simple expression? Cette conception du président-roi doit disparaitre puisqu’il fait partie du système. 

Contre ce systeme, nous avons des combats plus ardus à mener.

Si le système doit mourir, que la prison de Rëbës, cesse d'empiler dans ses cellules des détenus comme l'esclavagiste, avec nos ancêtres, dans les geôles de Gorée et les cales des négriers. 

Le système ne mourra pas tant que les forces de l'ordre continueront de bastonner les citoyens jeunes et vieux, comme des enfants récalcitrants comme les colons faisaient avec nos ancêtres, citoyens de seconde zone. 

Il restera des relents du Système si et tant que chaque fois que les citoyens qui se rendront dans  les services publics et privés seront traités avec mépris par un employé qui se croit supérieur, alors que c'est la présence de ce même client qui justifie son statut. 

Le système ne mourra que quand les personnalités politiques cesseront de se sentir hautain, d'insulter et de rabaisser le peuple qui l'a pourtant élu, comme du temps des colons quand une certaine élite était érigée et présentée comme intouchable.  

Il a finalement été reproché au président Diomaye de ne pas avoir été assez fluide, ni charismatique à la déclamation de sa première allocution comme président. Soit dit en passant, le charisme (ethos et pathos) est dans l'œil de celui, celle qui regarde. Par ailleurs, certains mots (cf. Austine), dans certains contextes, lourds de force perlocutoire, sont véritablement des actes. Celui qui ne mesure pas leur poids lorsqu’ils les prononce ne trébuchera sur aucune lettre. Celui qui ne se sent pas engagé par ses propos, qui n'a pas l'intention d'agir à sa suite, pourrait les prendre à la légère, et les émettre avec une grande légèreté. 

Pour finir, à ceux qui ne peuvent souffrir de voir le Président Ousmane Sonko se mettre derrière le Président Diomaye tenant un document qui pourrait être celui du Président, n'arrivent pas à assimiler la leçon d'humilité que cet homme veut leur enseigner depuis des années.  

Pourtant dans le Livre, le Sublime nous l'apprend, Il nous y donne l'assurance (al mujaadala) qu'Il élèvera quiconque décide de s'abaisser. C'est aussi la leçon qui semble nous être donnée lorsque Moussa aleyhi salaam sentit du réconfort à la suite des mots d'un spectateur émerveillé par son érudition. Le Sublime lui fit rencontrer Qadeer, l'Illustre Inconnu, qui le ramèna aux fondements de la modestie. 

N'est-ce point toujours ce que Mouhamadou Mustapha, paix et salut sur lui, nous apprend ? Ses compagnons l'entendaient murmurer, chaque fois qu'un compliment lui était adressé : « Oh Seigneur fais que je me sente inférieur à la mesure de la hauteur de l'estime qui vient de m’être adressée ». 

 

Malé Fofana PhD

 

Commentaires

  1. Un papier très instructif qui élargi mon point de vue sur cette fameuse dualité qui a malgré tout surmonté des obstacles sur son chemin. Si ce modèle ou ce duo a bien marché durant les moments défavorables qu'en sera t'il sur cette nouvelle posture ?

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  2. Bonjour, Merci pour ce retour. En effet, le contexte est bien favorable pour une réussite de cette collaboration.

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