Pastef face à lui-même


Pastef face à sa propre opposition

« L’opposition de Pastef est Pastef lui-même », disait le président du parti. Était-ce pour dire que la scission est le lot qui guette toute grande entité ? Cela signifie sûrement que le parti a en lui ceux qui peuvent inciter ces dirigeants à mieux faire. Mais aujourd’hui, nous découvrons que cela indique aussi que Pastef a en lui ce qui peut créer la division.

La thèse des deux pôles

Les avocats de la division auraient-ils en tête de faire croire à l’existence de deux pôles incompatibles : un premier motivé par le projet, et un second plus intéressé par la personne du président Ousmane Sonko ? Mon commentaire personnel est que ces deux pôles, s’ils existent bien sûr, ne sont incompatibles que si, et seulement si, le président de Pastef et le projet constituent deux entités différentes.

De l’homme au symbole

Ceux qui pourraient être gênés qu’un homme en chair et en os puisse porter un si grand idéal ne doivent pas perdre de vue qu’il est un moment où un individu au-dela de l’homme devient une norme, un symbole, une idée. Chaque leader, meme à son corps défendant, suit cette transition. Le président Ousmane Sonko a lui-même, à un moment donné, dû apprendre, comme un spectateur, qu’il tendait vers une réalité plus large que ce qu’il pensait être.

Le risque de la dissidence mal située

La question que tout adepte de la dissidence aurait donc dû se poser avant d’agir est : où en est le leader de Pastef dans sa transformation ? Cet adepte-là court le risque de ne connaître la réponse qu’une fois Sonko écarté ; le second risque est qu’il soit alors peut-être trop tard pour faire marche arrière. Cela peut rappeler le syndrome du Messager. Ce n’est qu’après l’avoir poussé hors des portes de la ville que les dignitaires se rendirent compte qu’en quittant La Mecque, celui-ci était parti en emmenant la ville avec lui : âme, cœur et souffle.

Regards intimes sur la métamorphose

Les épouses du leader de Pastef ont pu livrer une idée de l’état de la transition de l’Homme vers le Symbole lorsqu’elles remarquèrent que celui qu’elles voyaient à la maison n’était pas le même que celui qu’elles observaient dans les meetings politiques. Coretta Scott, épouse de Martin Luther King, avait formulé une remarque semblable lorsqu’elle affirma que son mari était petit de taille, mais devenait grand lorsqu’il parlait.

Sonko : entre homme et symbole

Où en est l'homme dans sa métamorphose ? A-t-il achevé sa transition vers l’Image ou le Symbole ? Telle est la question. Nous avions entamé, sur le plan discursif, une distinction entre le président du parti (le PR), le Premier ministre (le PM) et la figure spirituelle (Seydina). Dans un autre paradigme, il faut apprécier la différence et la transition entre Ousmane Sonko et simplement Sonko. Voilà l’équation à résoudre pour ne pas passer à côté de la plaque.

Une responsabilité collective

Deux femmes se disputaient un enfant devant le juge Sulaymān. Face à leur plaidoirie sans faille, celui-ci proposa l’idée saugrenue que l’enfant soit coupé en deux afin que chaque femme puisse en avoir une partie. La réaction de la femme, absolument horrifiée par cette idée, révéla alors la véritable identité de la mère. L'enfant doit absolument être sauvé. Un patriote doit exclure  à tout prix le sacrifice de la nation. Malgré le sentiment de surprise, de colère et de frustration devant l’impensable, la question est de savoir garder la mesure dans la gestion de la situation, en préservant son intégrité et sauvegarder la survie de la Nation. 

Entre l’envers du décor et l’enfer des cœurs, Pastef face à lui-même.

Malé Fofana PhD,  ComUnicLang


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