Perceptive communicationnelle : l'équation de l'essence et de l'expérience, l'énigme Cheikh Ibra Fall


Dans cet article, je me prononce sur la communication religieuse. Le paradigme de la communication se retrouve partout où la langue est en jeu!!!

Serigne Touba disait ku'y mourid (quiconque est  murid) dugg ajjana. La question pertinente à se poser est : qu'entend-il par mouride? La réalité que nous pouvons avoir de ce mot équivaut-il à l'idée de celui (ou ce que) le Cheikh désigne? Voici la question!!!

J'ai déjà souligné dans des articles précédents que nous communiquons avec des signes linguistiques. Un signe linguistique est formé par un mot qui s'écrit, qui possède un échos sonore. Il réfère à une idée (essentielle). Cette idée se veut correspondre à une réalité (expérientielle).

Quand nous agençons les lettres P.A.I.X,  
  1. on obtient le mot (écrit) paix, qui se prononce  /pɛ/ (son); 
  2. il désigne l'idée d'une tranquillité (intérieure);
  3. il est sensé correspondre à une réalité physique, concrète, empirique.
Cette tranquillité intérieure, correspond-elle à ce que nous pouvons en avoir comme expérience? Chacun parvient, différemment, à son niveau, à une tranquillité qu'il appellera pourtant paix, par le même mot.... 
                                                       mais Fu ma jaar ku fa jaar taqq bann

Ceux qui agressent au nom de la religion se définiront comme musulmans ou chrétiens ou juifs ou bouddhistes ..., comme peut-être toi  qui te définis par un de ces mots, par le même qualificatif.  Et portant,  tu es peut-être allergique à la violence même verbale!

                                              C'est cela la violence symbolique du mot!!!! 

Je me tourne vers deux figures emblématiques du mouridisme.

Il est couramment dit que Cheikh Ibra Fall ne se soumettait pas à l'acte physique de la prière. On devrait plutôt dire, qu'on ne le voyait pas s'y plier.

Mes recherches sur Serigne Touba sont bien limitées pour servir de base consistante. Je n'ai pas, pour le moment, lu ou entendu une Qasiida où celui-ci commentait le comportement de Cheikh Ibra Fall à propos précisément de l'acte de la prière. Il est à supposer que s'il n'a pas parlé, et n'a pas écrit à ce propos spécifique, cela voudrait dire qu'il s'agit là d'un domaine dont, pour nous, chercher à saisir l'essence, peut être périlleux; d'où la bienveillance du Cheikh de ne point nous soumettre à cet exercice. On pourrait en dire de même à propos des échafaudages spéculatifs qui sont régulièrement élaborés à propos de l'essence même du Cheikh.

Ce sur quoi le Cheikh a donc écrit, parlé, pour lequel il a agi pour la postérité, est ce qui serait plus léger, plus accessible comme sujet à réfléchir, disserter dessus et discuter, ceci étant plus de notre ressort.

Observons cette hadiith provenant de son idole : 

"priez comme vous me voyez prier"  et faites la différence avec
"priez comme .....................je prie..  ".

Celui qui réfléchit verra que notre attention est orientée sur un point vital dans la communication: la perception, la compréhension : l'expérience et l'essence.
On semble nous dire, " vous ne pouvez appréhender l'essence de ma prière, vous ne pouvez en saisir  qu'une expérience, l'expérience que vous voyez"!!!

Donc voilà, une position aux yeux de la communication. C'est celle que j'adopte et amicalement recommande à celui/celle qui observe l'équation Cheikh Ibra Fall.


Malé Fofana PhD

ComUnicLang-Bataaxel
Cabinet de communication
Sciences du langage et communication
Sherbrooke, Québec, Canada

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