Qui est le spécialiste-conseiller en communication?
On parle souvent des prestations de personnalités publiques, en matière de communication. Mais il arrive aussi que leurs conseillers, les architectes de ces prestations, soient pointés du doigt, autant au niveau du texte que de l'interprétation de la personnalité publique. Mais qu'en est-il réellement, de ce spécialiste-conseiller, en personne? Il existe un certain nombre de perceptions à propos de lui? Qu'est-ce qui est mythe, qu'est-ce qui est réalité?
Immunisé contre la manipulation?
Il est possible de penser que le spécialiste-conseiller en communication ait moins de chance de tomber dans le piège de la manipulation, lui-même, dans le cadre d'une interaction verbale.
Pas si sure, c'est plus complexe que cela :
Le spécialiste voit plus facilement les erreurs des autres, et moins aisément les siennes car:
- il peut manquer de distance, et de perspectives par rapport à la situation de communication dans laquelle il se trouve (on voit mieux le nez des autres!);
- il peut aussi être aveuglé par l’émotion, en étant le centre de l'attention (voir article).
Par ailleurs, dans une interaction,
- s'il peut facilement se rendre compte, qu’il est train de se faire manipuler, il ne peut pas toujours le dire à son manipulateur, pour des raisons de règles sociales. Il existe, en effet, un principe de protection de la face (cf. Goffman et Brown) qui doit être observé, même le manipulateur met en menace ce principe. Dans un tel cas, le spécialiste de la communication, ne peut que minimiser les dégâts, et prévenir sa propre chute;
- si, par chance, il a la possibilité, de pouvoir signifier formellement la supercherie à son manipulateur, celui-ci peut toujours protester, car la manipulation ne s'appelle ainsi que quand elle est complète, et complétée. Autrement, elle reste une intention, contestable par l'auteur.
Le conseiller en communication, un communicateur de génie?
Il n’est pas généralement un grand communicateur. Il est plutôt un habitué des techniques utilisées en communication.
Il faut, en effet, une rationalisation de son art pour pouvoir
l’enseigner. .
Voilà ce qui pourrait expliquer que certains joueurs instinctifs comme Maradona ou Magic Johnson ont échoué comme entraîneurs. Est-ce que Elhaji Diouf, instinctif, lui aussi,
ferait un bon entraîneur? C'est bien possible. En tout cas, ils peuvent tous assurément être de bons motivateurs.
Zidane a bien réussi comme entraîneur! Mais est-ce lui qui est un bon entraîneur, ou est-ce l'équipe qu'il entraîne qui est bonne? Les plus grands entraîneurs sont généralement des cérébraux, et non des instinctifs, et n’étaient pas de grands joueurs. On peut citer Phil Jackson, coach de Bulls de Michael Jordan.
Ce n’est toutefois pas impossible pour un génie de prendre du recul pour visualiser son art.
On dit souvent qu’on peut difficilement enseigner sa langue
maternelle. C'est bien pertinent. Pour mon cas, la grammaire wolof me pose plus de difficultés que
celle du français ou de l'anglais.
De la même manière, un grand orateur peut aussi développer
une expertise de sa propre communication, et parler de ses stratégies. A ce niveau Oustaaz Alioune Sall est un exemple éloquent. Il a une excellente pratique de la communication, tout autant qu'il peut mettre des mots sur les stratégies qu'il utilise...
Pour être un bon analyste-conseiller, il faut aussi faire abstraction de
ce qui est dit pour uniquement s’intéresser à comment, cela est dit. Ce n’est
pas facile de faire cette séparation, toutefois. Voilà pourquoi les gens grincent les dents quand on dit que Hitler ou Machiavel sont des génies....
Revenons au sport. Comme, c'est une prédilection de taille, au moins comme spectacle, autant en apprendre et prendre des leçons. Le dribble est un art impressionnant en Basketball. Un journaliste sportif, à la fin d'un match, à demandé à Jamal Crawford, vétéran dans la Nba, comment il avait réussi une série de dribbles spécifiques en réagissant à un adversaire particulièrement agressif.
Quand il lui a
montré le film de la séquence en question, l'attaquant déclare n'avoir aucune idée de comment il s'y est pris pour réussir cet exploit.
Voilà ce qu'on appelle avoir son art dans le sang.
Ce n'est pas pour rien que la règle d'or des magiciens est :
la main est plus rapide que l’œil.
Malé Fofana PhD
Cabinet de communication
On parle souvent des prestations de personnalités publiques, en matière de communication. Mais il arrive aussi que leurs conseillers, les architectes de ces prestations, soient pointés du doigt, autant au niveau du texte que de l'interprétation de la personnalité publique. Mais qu'en est-il réellement, de ce spécialiste-conseiller, en personne? Il existe un certain nombre de perceptions à propos de lui? Qu'est-ce qui est mythe, qu'est-ce qui est réalité?
Immunisé contre la manipulation?
Il est possible de penser que le spécialiste-conseiller en communication ait moins de chance de tomber dans le piège de la manipulation, lui-même, dans le cadre d'une interaction verbale.
Pas si sure, c'est plus complexe que cela :
Le spécialiste voit plus facilement les erreurs des autres, et moins aisément les siennes car:
- il peut manquer de distance, et de perspectives par rapport à la situation de communication dans laquelle il se trouve (on voit mieux le nez des autres!);
- il peut aussi être aveuglé par l’émotion, en étant le centre de l'attention (voir article).
Par ailleurs, dans une interaction,
- s'il peut facilement se rendre compte, qu’il est train de se faire manipuler, il ne peut pas toujours le dire à son manipulateur, pour des raisons de règles sociales. Il existe, en effet, un principe de protection de la face (cf. Goffman et Brown) qui doit être observé, même le manipulateur met en menace ce principe. Dans un tel cas, le spécialiste de la communication, ne peut que minimiser les dégâts, et prévenir sa propre chute;
- s'il peut facilement se rendre compte, qu’il est train de se faire manipuler, il ne peut pas toujours le dire à son manipulateur, pour des raisons de règles sociales. Il existe, en effet, un principe de protection de la face (cf. Goffman et Brown) qui doit être observé, même le manipulateur met en menace ce principe. Dans un tel cas, le spécialiste de la communication, ne peut que minimiser les dégâts, et prévenir sa propre chute;
- si, par chance, il a la possibilité, de pouvoir signifier formellement la supercherie à son manipulateur, celui-ci peut toujours protester, car la manipulation ne s'appelle ainsi que quand elle est complète, et complétée. Autrement, elle reste une intention, contestable par l'auteur.
Le conseiller en communication, un communicateur de génie?
Le conseiller en communication, un communicateur de génie?
Il n’est pas généralement un grand communicateur. Il est plutôt un habitué des techniques utilisées en communication.
Il observe des génies qui ont l'art de parler dans la
peau, pour mettre à jour et schématiser les techniques utilisées consciemment ou inconsciemment par ceux-ci. Parmi les orateurs de génie dont nous avons encore des traces sonores, il est possible de citer Cheikh Tidiane Sy, Martin Luther king jr, Louis Farakhan ... Ces génies en question peuvent aussi être très
bons en prestation, mais ne pas être capables d’expliquer comment ils s'y prennent...
Il faut, en effet, une rationalisation de son art pour pouvoir
l’enseigner. .
Voilà ce qui pourrait expliquer que certains joueurs instinctifs comme Maradona ou Magic Johnson ont échoué comme entraîneurs. Est-ce que Elhaji Diouf, instinctif, lui aussi,
ferait un bon entraîneur? C'est bien possible. En tout cas, ils peuvent tous assurément être de bons motivateurs.
Zidane a bien réussi comme entraîneur! Mais est-ce lui qui est un bon entraîneur, ou est-ce l'équipe qu'il entraîne qui est bonne? Les plus grands entraîneurs sont généralement des cérébraux, et non des instinctifs, et n’étaient pas de grands joueurs. On peut citer Phil Jackson, coach de Bulls de Michael Jordan.
Ce n’est toutefois pas impossible pour un génie de prendre du recul pour visualiser son art.
Ce n’est toutefois pas impossible pour un génie de prendre du recul pour visualiser son art.
On dit souvent qu’on peut difficilement enseigner sa langue
maternelle. C'est bien pertinent. Pour mon cas, la grammaire wolof me pose plus de difficultés que
celle du français ou de l'anglais.
De la même manière, un grand orateur peut aussi développer
une expertise de sa propre communication, et parler de ses stratégies. A ce niveau Oustaaz Alioune Sall est un exemple éloquent. Il a une excellente pratique de la communication, tout autant qu'il peut mettre des mots sur les stratégies qu'il utilise...
Pour être un bon analyste-conseiller, il faut aussi faire abstraction de
ce qui est dit pour uniquement s’intéresser à comment, cela est dit. Ce n’est
pas facile de faire cette séparation, toutefois. Voilà pourquoi les gens grincent les dents quand on dit que Hitler ou Machiavel sont des génies....
Revenons au sport. Comme, c'est une prédilection de taille, au moins comme spectacle, autant en apprendre et prendre des leçons. Le dribble est un art impressionnant en Basketball. Un journaliste sportif, à la fin d'un match, à demandé à Jamal Crawford, vétéran dans la Nba, comment il avait réussi une série de dribbles spécifiques en réagissant à un adversaire particulièrement agressif.
Quand il lui a montré le film de la séquence en question, l'attaquant déclare n'avoir aucune idée de comment il s'y est pris pour réussir cet exploit.
Quand il lui a montré le film de la séquence en question, l'attaquant déclare n'avoir aucune idée de comment il s'y est pris pour réussir cet exploit.
Voilà ce qu'on appelle avoir son art dans le sang.
Ce n'est pas pour rien que la règle d'or des magiciens est :
la main est plus rapide que l’œil.
Malé Fofana PhD
Cabinet de communication
Sciences du langage et communication
Sherbrooke, Québec, Canada
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