L'épreuve de la patience



"La patience est une science qui ne s'acquiert qu’au prix d’une solide discipline".

Le prix de la gesticulation

Il est très lourd de se sentir tristement impliqué dans les événements qui ont secoué le pays. On pourrait imaginer transis de peur les complices de ces malheureux actes. L'adrénaline peut paralyser, certes, mais le désespoir fait parfois pousser des ailes. Les sorties hasardeuses de ceux qui auraient pu, dû se cacher pour se faire oublier ne seraient pas si irréfléchies. À bien y penser, il est plus payant politiquement de se faire emprisonner pour diffamation que pour un crime (économique, politique ou autre) formellement établi par une justice réformée et légitime.

Pression institutionnelle et sociale

Diriger, c’est subir une pression constante. Mais curieusement, la pression vient aussi, des réseaux sociaux, de la part de partisans qui ont porté le gouvernement au pouvoir. C'est ce qu'il faut croire du moins, car tout peut se cacher derrière un compte Facebook, ou un profil (du bien nommé) X. Mais les dirigeants semblent soutenir le fait que le Sénégal n'a pas besoin d’un messie. 

Cela implique le fait que le peuple devrait ouvrir les yeux et veiller aux actes posés par ceux qu'ils ont élus. Le wolof dit bien que la confiance, "gëm", ne doit pas,"gëmm", être aveugle. Il serait donc une bonne chose que ceux des réseaux expriment leur sentiment et ressentiments, à travers cette plateforme qui est une fenêtre ouverte sur leurs états d'âme et d’esprit.  Il est donc bien légitime de dire aux dirigeants le fond de sa pensée; bien utile, il est, de leur rappeler le chemin parcouru et les pièges qui les guettent. Une fois ces avis exprimés, il s'avère essentiel de s'assurer que notre voix arrive bien aux oreilles des responsables. 

Attirer l'attention et accepter

À partir de là, puisque la bonne foi des chefs n'est pas contestée ni leur propre personne remise en cause, ne faudrait-il pas accepter et se suffire des décisions qu'ils prendront en connaissance de cause? À vouloir leur dire ce qu'ils doivent faire et comment ils doivent le faire, ne finirons-nous pas par en faire des exécutants qui suivent ce qui leur est dicté. Ils  pourraient aussi finir par sombrer dans une impasse stérile, car tenir compte des divergences des échos des réseaux, c'est aussi suivre à la fois un avis et son contraire. 

Quand nos gouvernants disent ne pas succomber à la pression, cela ne devrait pas être valable que pour l'opposition. Cela inclut tout ceux qui versent dans le débat. Cela va, même, jusqu'aux activistes sur ou hors du continent qui espèrent tordre le poignet et donner des leçons de panafricanisme aux dirigeants de la révolution sénégalaise.

Malé Fofana PhD

 

Commentaires

Messages les plus consultés